Du 26 au 28 septembre dernier, la Ville de Pau a reçu le 12e colloque de la section des archivistes communaux, intercommunaux et itinérants de l’AAF. Les quelque 187 professionnels ont brillamment disserté autour du thème de "L’archiviste-caméléon : médiateur du quotidien".

Un cadre exceptionnel, une organisation remarquable !

Ville de naissance du « bon Roy Henri », la Ville de Pau était sans aucun doute le meilleur endroit pour évoquer la question de la « médiation ». En effet, le symbole était fort si l’on se rappelle que, sur la fin de son règne, Henri IV s’est transformé en médiateur politique et religieux pour faire cohabiter catholiques et protestants. L’icône de la cité béarnaise a peut-être inspiré nos archivistes « caméléon » pendant leurs riches échanges ; à moins que ce ne soit la beauté naturelle du site géographique ou l’harmonie architecturale du Palais Beaumont…

Quoi qu’il en soit, les participants de ce colloque sont repartis avec des souvenirs plein la tête. Côté colloque, le vaste auditorium était à la hauteur de l’évènement : une technique et une acoustique au rendez-vous, un confort propice à la concentration et à la prise de notes. Le hall était le lieu idéal pour les moments de pause où les participants pouvaient échanger autour d’un café, tout en découvrant la petite exposition mettant en scène des exemples de valorisation partout en France.

Ces journées ont également permis aux archivistes de (re)découvrir la belle Ville de Pau. Il est certain que le Palais Beaumont est un bâtiment XIXe remarquable, face à la chaine des Pyrénées ; mais nous n’oublierons pas les superbes visites culturelles organisées le mercredi après-midi qui nous ont permis d’admirer le château, la vieille ville et ses maisons de caractère, la promenade « Belle époque » et ses grands hôtels, le théâtre Saint-Louis, l’usine des tramways… La réception à l’Hôtel de Ville le mardi soir fut très appréciée.

Enfin, les participants se sont tous retrouvés à l’occasion d’un repas de gala donné dans un bel établissement du centre-ville de Pau. Ce fut un moment de convivialité partagé autour d’un bon repas, accompagné (avec modération) de l’incontournable jurançon qui, sans aucun doute, a séduit l’assemblée. Pour résumer : « bravo » aux organisateurs et vivement le prochain colloque de 2020 !

Des interventions riches, des échanges fructueux

« L’archiviste caméléon : médiateur du quotidien » … de l’animatrice d’ateliers scolaires au « gamer » enragé, de la record-manager semant ses arborescences à l’encadrant de jeunes délinquants en stage de réparation pénale, nos collègues ont exposé durant ces journées toute l’étendue du métier d’archiviste.

Des métiers d’archivistes devrait-on dire. Force est d’abord de constater que la section des archivistes communaux est dynamique et représentée en force. On nous dit que c’est la section la plus importante en effectif de l’AAF : belle démonstration à Pau.

La réflexion actuelle porte sur l’archivage électronique et la mutualisation, dans laquelle la médiation trouve tout son sens. Différente de la communication, puisqu’elle va au-delà, incluant des pratiques d’animation et d’accompagnement des publics.

La question très vite se pose de savoir si l’archiviste est le médiateur naturel des fonds qu’il gère, ou si cette tâche est à mener par d’autres professionnels. Bien sûr, tout est question de contexte : souvent seul, l’archiviste en commune exerce tous les métiers. Mais l’expérience du Rize à Villeurbanne (entre autres témoignages) montre aussi qu’il existe une fructueuse collaboration entre les archivistes et les médiateurs professionnels. Car oui, la médiation c’est aussi un métier.

La médiation est un enjeu majeur en termes d’image pour un service d’archives. L’archiviste est un élément de sa collectivité, il doit en être conscient et jouer autant que possible son rôle dans cette collectivité, en se formant par exemple aux politiques publiques.

Les pratiques des publics sont aussi en mutation, ainsi que le prouve l’évolution des salles de lecture dans les services.

L’archiviste doit aussi être un médiateur de la donnée. Il se sent parfois peu légitime face à ces nouveaux aspects, les masses de données, l’open-data. Pourtant il l’est, tout autant que pour gérer du document physique, et à ce titre perçu par les autres comme un interlocuteur naturel. Il ne faut pas méconnaître cependant qu’il y a parfois un manque de formation des archivistes à la gestion de ces données, vue comme réservée aux DSI.

 

Archiviste, c’est un métier. Médiateur, c’est un métier. Ils peuvent être exercés par la même personne, mais ce n’est pas facile sans formation et accompagnement. Les archivistes doivent pouvoir sortir des archives, les médiateurs y entrer et tous deux fonctionner en bonne intelligence. Ce colloque, au travers de partages d’expériences aussi riches que variées, a permis à chacun d’enrichir sa réflexion et de trouver peut-être d’autres chemins pour exercer au quotidien sa mission. Caméléon mais bien visible.

Exemples de médiation chez Ligeo

Ville de Laval : un site partagé qui n’est pas dédié qu’aux archives. Module de valorisation : expositions virtuelles et galeries d'images. http://www.fondspatrimoniaux.laval.fr/

 - Communauté urbaine de Strasbourg : l'interactivité et la participation des visiteurs sont des objectifs prioritaires. Module de valorisation : enquêtes participatives, galeries, chrono, puzzle, quiz, documents du mois...  https://archives.strasbourg.eu/ 

 - Conseil départementale de l’Ain : un site partagé qui n’est pas dédié qu’aux archives. Module de valorisation : expositions virtuelles, enquêtes participatives, jeux des paires, puzzle, cartes postales.  http://patrimoines.ain.fr/

 - Ville de Saint-Denis : diversifier les valorisations. Module de valorisation : documents du mois, galeries, cartographie interactive, enquêtes participatives, jeux des paires, puzzle, cartes postales.  http://archives.ville-saint-denis.fr/